Vendredi 21 mars, nos deux classes de terminale HGGSP ont eu la chance de
rencontrer l’historienne Raphaëlle Branche, spécialiste reconnue de la guerre d’Algérie, et
notamment des exactions de l’armée française. Durant une heure et demie, Raphaëlle
Branche a répondu à nos questions, sans détours, de manière claire. Si elle a présenté ses
travaux autour du conflit, elle a davantage présenté la manière dont elle les a réalisés : le
manque d’accès aux archives, l’absence d’une multiplicité de sources, la difficulté
émotionnelle parfois, face à des témoignages violents. Sa réflexion sur la façon de faire de
l’histoire a été très enrichissante, et nous l’avons trouvé réellement passionnée par son
métier, ce qui rendait très agréable son écoute. Raphaëlle Branche a également montré des
documents, parfois manuscrits, qui lui ont permis de travailler sur ces sujets, et a expliqué
la façon dont elle les utilisait, dont elle en extrayait des informations, afin de produire des
récits historiques. Cette rencontre a été particulièrement éclairante dans le contexte actuel
des tensions franco-algériennes : Raphaëlle Branche a répondu à des questions sur le
rapport entre la mémoire de l’histoire et la diplomatie actuelle, avec une pensée instructive
et nécessaire aujourd’hui.
Cette rencontre a été suivie d’une simulation de l’Assemblée nationale, portant sur
un projet de loi relatif à la création d’un musée de l’Histoire de la guerre d’Algérie. Les
élèves représentaient les différents blocs politiques qui composent le Parlement, et ont
débattu sur plusieurs amendements qui constituaient le projet de loi. Cet exercice, réalisé à
la lumière des explications de Raphaëlle Branche sur la question, a permis d’approfondir
d’une autre façon le sujet de la mémoire de la guerre d’Algérie, et de la façon dont on
souhaite la transmettre.